Le jumelage entre l'Arche les Trois Fontaines et l'Arche à Mymensingh, c'est une histoire d'amitié et de rencontre. C'est l'histoire d'une amitié qui a commencé il y a plus que 5 ans et qui continue à grandir chaque jour. Une amitié qui est porté par la communauté de Taizé. C'est dans le cadre de ce jumelage que j'ai été demandé de vivre une année dans la communauté de l'Arche à Mymensingh. Mon coeur a répondu oui tout de suite. Donc me voilà partie au Bangladesh ...
Avec ce blog j'espère de vous faire voyager un peu avec moi et de vivre ensemble cette aventure. Enjoy!


2014/07/17

Article Ghautam

Merci à Gilles qui m'a demandé d'écrire une article pour la feuille trimesterielle.
C'était l'occasion de interviewer Ghautam et de découvrir son histoire.
Ici je vous partage cette perle que j'ai ainsi découvert.


Une perle précieuse : l'histoire De Ghautam de l'Arche Bangladesh



Ghautam et Musa

Ghautam : assistant à l'Arche à Mymensingh depuis 2008. Il est interrogé par Wendy.

Je suis né dans un village à environ 8 heures de Mymensingh d'une tribu Ural. Mon âge ? Peut-être 27, je n'en suis pas très sûr. Ma famille ? J'ai ma mère, 3 sœurs et un frère. Mon père était paralysé : il fallait que je reste avec lui sinon il risquait de tomber. A son décès, j'étais encore jeune, peut-être, six ou sept ans, et, je n'ai pas compris grandes choses. Je voyais ma mère et mes sœurs pleurer, donc je pleurais aussi. La vie dans notre famille devint très dure sans mon père.


Premières expériences à l'Arche

Mon oncle habitait Mymensingh et connaissait les frères de Taizé. Un jour, il m'a proposé de l'y rejoindre. Je n'ai pas voulu, j'aimais trop mon village. Puis, plus tard, ma mère a pensé que c'était mieux pour moi que je parte : j'étais alors d'accord de rejoindre mon oncle. J'avais 21 ans.

Mon oncle m'a alors présenté Frère Frank. J'étais très confus. Je ne lui parlais pas, car je ne le connaissais pas. Frère Franck m'a posé des questions sur mon village et m'a demandé ce que je voulais. J'ai répondu que j'avais besoin d'un travail. « Il y aura bien du travail à faire pour toi!» et Frère Franck m 'a donné les clés de la « chambre d'amis » des frères de Taizé !

Comme travail, je suis allé à Asha Nir. J'avais très peur des personnes accueillies et en particulier de Riko qui sautait et faisait du bruit. Quand personne ne me regardait, je me lavais les mains après les avoir touchées ! Je suis allé voir rapidement mon oncle pour lui dire que je ne pouvais pas travailler ici ! Je me souviens avoir dit :« Ils ne sont pas comme nous !» J'étais perdu....

Frère Frank s'est assis avec moi. Il m'a dit que les personnes avec handicap sont vraiment bonnes : « Avec elles, tu vas pouvoir apprendre comment accueillir leur amour, leur paix et leur joie de vivre. Elles ne sont pas comme nous, mais elles peuvent donner de l'amour vrai. ». Il m'a parlé des histoires des personnes accueillies : beaucoup de souffrance, souvent sans parents, voire même battues.... « Où est-ce qu'ils peuvent aller si nous ne les accueillons pas ? ». Ce jour-là, je n'ai rien dit. J'ai tout simplement écouté.

Je suis retourné au foyer et tout doucement, ils m'ont accepté et moi aussi , je les ai acceptées. Je ne pensais plus constamment à mon village. Je me suis dit « c'est vrai, ils sont vraiment bons. Ils sont vrais, ils ont la vraie vie. » J'ai réalisé petit à petit que cela me plaisait ici, que j'étais capable de rester. J'ai alors arrêté de laver constamment les mains !

Quand ils m'ont demandé d'être responsable du foyer, j'avais peur. Surtout peur de perdre l'amitié des personnes accueillies. J'ai pourtant accepté, et aujourd'hui, je suis responsable de foyer depuis 4 ans et j'aime cela.


Naomi et Frère Frank


Mon chemin avec Jésus

Dans l'Arche, nous prions matins et soirs avec les personnes accueillies. Quand je leur donne la douche, quand je lave leurs pieds, je me souviens de Jésus. Je me dis que, peut-être, Jésus veut que je sois ici, parce que Jésus les aime. Je pense que Dieu est heureux si je partage ma vie avec les personnes accueillies et si je suis à l'écoute de leur vie. Tout doucement, ma confiance et ma foi ont grandi. Peut être, si je ne vivais pas ici, je n'aurais pas cette confiance profonde en Dieu.

Ce que j'ai appris de Frère Frank

Je me souviens qu'il m'a raconté une histoire un jour. « Souvent, il y a des fleurs inconnus sur le bord de la route, et nous passons sans y prêter attention. Nous ne les traitons pas comme nous faisons avec les fleurs connues. Mais, si nous les donnons l'attention et le respect qu'elles méritent, elles peuvent nous donner beaucoup de choses en retour : leur parfum et leur beauté uniques. » Je me suis reconnu dans cette histoire. Parfois, je marchais à côté d'une personne accueillie, je lui tenais la main, mais ma tête était ailleurs. C'est seulement en faisant vraiment attention à la personne à côté que nous pouvons construire des relations avec eux. Frère Frank m'a donné un grand cadeau : il m'a appris comment construire des relations vraies.

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